25.01.2024
Conseils d'experts

Comment prévenir les risques psychosociaux au travail ?

6 min à lire

Savoir identifier les risques psychosociaux – mais aussi et surtout, les prévenir – est essentiel dans l’expérience que vous proposez à vos collaborateurs, afin de leur assurer la santé physique et mentale. Or, selon notre Baromètre National 2023 de la Symétrie des Attentions©, seulement 43% des clients pensent que la santé et la sécurité des collaborateurs semblent être une préoccupation majeure des entreprises – ils sont 57% chez les collaborateurs. Il reste encore des progrès à faire.

Risques psychosociaux (RPS) au travail : qu’est-ce que c’est ?

Le Ministère du Travail, du Plein Emploi et de l’Insertion définit les risques psychosociaux au travail comme “un risque pour la santé physique et mentale des travailleurs”. Au sein de l’entreprise, de multiples facteurs peuvent créer des risques psychosociaux : les conditions d’emploi, les relations au travail, ou encore l’organisation. Toutes les entreprises sont concernées, quelle que soit leur taille ou leur secteur d’activité.

La notion de risques psychosociaux est d’autant plus à connaître qu’elle est large. Elle va du simple stress provenant du sentiment de ne pas être à la hauteur des attentes de son employeur au burn out. Rappelons que les risques psychosociaux ne sont pas seulement psychiques mais aussi physiques, puisqu’ils peuvent causer des troubles musculo-squelettiques, des maladies cardiovasculaires ou une aggravation de maladies chroniques existantes.

Pourquoi prévenir les risques psychosociaux est important ?

Les RPS peuvent avoir des conséquences dramatiques sur la santé mentale ou physique des employés. L’une des conséquences les plus graves en est le burn out, qui entraîne d’abord une baisse de la satisfaction au travail, puis une réelle détresse causant parfois des arrêts maladie fréquents, et une longue détérioration de l’état de santé du salarié pouvant mener à une inaptitude complète à remplir ses fonctions dans l’entreprise qui l’emploie.

En fonction de l’intensité des risques psychosociaux, mais aussi de la durée pendant laquelle le travailleur y est exposé et le soutien dont il bénéficie, les conséquences sur sa santé ne seront pas les mêmes.

Mais les RPS n’impactent pas seulement l’employé. C’est aussi toute l’entreprise qui peut en faire les frais. Dès lors que les salariés sont touchés par leurs conséquences, on observe une augmentation de l’absentéisme, un turnover élevé, une baisse de l’engagement de la part des employés et donc une baisse de leur productivité. Il peut aussi y avoir des problèmes de discipline et une dégradation du climat social au sein de l’organisation, voire des accidents de travail. Finalement, c’est aussi l’image de l’entreprise qui en pâtit.

La prévention des risques psychosociaux au travail est inscrite dans la loi

Le Code du Travail établit l’obligation générale de protection de la santé physique et mentale des travailleurs, et la prévention des risques psychosociaux en fait partie. D’après les articles L 4121-1 à 5 du Code du Travail, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de ses employés, et donc pour protéger leur santé à la fois physique et mentale. Ainsi, il doit mettre en place des actions de prévention des risques professionnels mais aussi informer et former ses employés sur les risques psychosociaux. Il est également tenu de prévenir le harcèlement moral et le harcèlement sexuel, ainsi que tout autre comportement assimilé à une violence pour les travailleurs.

En plus des directives du Code du Travail, plusieurs accords nationaux interprofessionnels (ANI) ont été signés par les organisations patronales et syndicales : un accord sur le stress au travail en 2008, un accord sur le harcèlement et la violence au travail en 2010, et un accord sur la qualité de vie au travail et l’égalité professionnelle en 2013. L’objectif est de donner des repères aux employeurs pour dépister et prévenir les principaux risques psychosociaux au travail, à savoir le stress, le harcèlement et la violence.

Savoir identifier les facteurs de risques psychosociaux au travail

Pour mettre en place des mesures de prévention des RPS, il est important de savoir les identifier et les évaluer. Il faut savoir que le stress en entreprise a de multiples sources, de même que la violence peut prendre plusieurs formes (interne ou externe, morale ou sexuelle, physique ou psychique, etc.).

Le stress

Le stress est le premier facteur de risques psychosociaux au travail. Il peut être causé par :

  • Une surcharge de travail
  • Un travail trop complexe
  • Des exigences surréalistes
  • Des tâches peu claires
  • Le manque d’autonomie
  • Une insécurité dans la situation de travail
  • L’impossibilité de concilier vie professionnelle et vie privée
  • Des tensions entre collègues…

Les exigences au travail sont la première source de stress. D’après une étude de la DARES sur les conditions de travail et la santé au travail, 64 % des actifs déclarent être soumis à un travail intense ou subir des pressions en termes de délais, tandis que 47 % estiment devoir souvent – voire toujours – se presser pour effectuer leurs missions.

Le manque d’autonomie et de responsabilités est également perçu comme une source de stress et donc un facteur de risques psychosociaux. 64 % des actifs déclarent manquer d’autonomie dans leur travail, et selon notre Baromètre national 2023 de la Symétrie des Attentions©, seuls 49% des clients pensent que les équipes à leur contact ont suffisamment d’autonomie pour leur rendre le meilleur service. Cela sous-entend plusieurs choses : une très faible marge de manœuvre pour réaliser les tâches qui leur sont confiées, des contraintes dans leur rythme de travail, et une sous-utilisation de leurs compétences. Les collaborateurs peuvent alors avoir l’impression de faire un travail inutile, de ne pas être valorisés dans leur travail, ce qui peut conduire à un syndrome d’épuisement professionnel.

Le harcèlement

Le harcèlement, qu’il soit moral ou sexuel, physique ou psychique, constitue un autre facteur de risques psychosociaux au travail. 

  • Le harcèlement moral se manifeste par des comportements répétitifs visant à dégrader l’estime de soi d’une personne, à l’isoler socialement, ou à lui faire subir une pression psychologique excessive.
  • Le harcèlement sexuel comprend des avances non désirées ou des commentaires inappropriés de nature sexuelle.
  • Le harcèlement physique implique des actes agressifs ou violents envers un collègue ou un employé.

La violence

La violence au travail peut prendre de multiples formes. L’évaluation des risques psychosociaux passe d’abord par l’identification de ces formes de violence.

Elle peut être interne, par exemple, le harcèlement moral, ou une atmosphère de travail tendue avec des conflits fréquents, font partie des violences internes. 

Elle peut être externe et découler des interactions avec le public, notamment dans les professions à haut risque comme les métiers de service. D’ailleurs, selon notre Baromètre national 2023 de la Symétrie des Attentions©, seul 1 collaborateur sur 2 est d’accord pour dire que son entreprise a connaissance des incivilités des clients et agit pour les protéger : une marge de progression considérable.

Prévenir les risques psychosociaux au travail : nos conseils pour les managers

La prévention des risques psychosociaux au travail est essentielle. Dans ce contexte là, le rôle du manager est crucial car il doit établir un plan d’action clair pour lutter contre ces risques au sein de son organisation. Il doit aussi former les employés à l’identification, l’évaluation et la gestion de ces risques. L’objectif est de promouvoir un environnement de travail sain.  

3 étapes sont nécessaires à l’établissement d’un plan d’action efficace :

  • Identifier les risques psychosociaux
  • Mettre en œuvre des mesures pour les atténuer
  • Surveiller constamment que ces actions soient efficaces

Par exemple, pour lutter contre les situations de surcharge de travail, il est essentiel de prévoir des entretiens réguliers avec les employés afin qu’ils puissent partager leur ressenti. Ces entretiens permettent au manager de mettre en place un meilleur équilibre entre les actions à réaliser au quotidien et la charge de travail qu’elles représentent. Ils sont aussi l’occasion de surveiller l’efficacité des actions mises en place pour mieux gérer la charge de l’employé.

Autre exemple, à l’Académie du Service, chaque lundi, tous les collaborateurs se réunissent pour échanger sur leur état d’esprit, leurs projets et leurs actions de la semaine passée et à venir. Nous prenons les décisions de manière collective et collégiale. C’est une de nos pratiques d’excellence envers nos collaborateurs et que vous pouvez retrouver sur cette plateforme de partage des plus belles pratiques d’excellence triées selon les 11 dimensions de la Symétrie des Attentions©.

Enfin, il est important que les salariés se sentent en confiance pour alerter le médecin du travail en cas de problème de santé mentale ou physique lié au travail. L’employeur doit insister sur ce point lors d’une formation à la prévention des risques psychosociaux. Cela contribue à un environnement sain pour favoriser le bien-être des employés sur leur lieu de travail.

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Il est important de garder en tête que ces actions de prévention n’incombent pas uniquement au manager mais à toute l’équipe en tant que collectif. En effet, c’est en mettant en place des politiques et des procédures visant à créer un environnement de travail respectueux et sûr pour tous les employés que l’on réduit les risques psychosociaux. Ces mesures peuvent également englober la communication et la promotion d’une culture d’entreprise favorable à la santé mentale et à la qualité de vie au travail.

Si vous accordez une importance particulière à l'expérience client et collaborateur, contactez nous ! En partageant vos besoins, nous collaborerons étroitement pour créer une expérience sur mesure, alignée sur votre contexte et vos objectifs.